Elle revient
Je crois qu’elle revient, elle approche timidement, à petits pas, elle revient ma Muse, avec, dans son regard, une demande d’excuse, un sourire d’enfant coupable sur ses lèvres, elle est presque là ma Muse, dirigeant mes mains sur mon clavier.
Ma muse n’a pas d’âge, n’a pas de sexe, quand elle est là, elle se fond en moi, s’approprie mes pensées concernant mes créations. Ensemble ma force se dédouble, les idées affluent, les rêves se transforment en récits.
L’homme mince
Par un jour d’automne, il était venu habiter la dernière maison sur la falaise. La maison aux volets sombres sur les murs couleur ocre. Une maison en forme de cube, toute simple, confortable à l’intérieur, entourée d’un petit jardin nu, les vents violents soufflant de la mer emportaient toute plante.
Il arriva, l’homme mince avec tous ses meubles, avec tout son passé. Le soir la lumière apparut à toutes les fenêtres, une musique d’opéra se fusionna avec le chant du vent.
Tranquillement l’homme mince s’installa, très vite il fit partie du paysage, les marchants le servaient chaleureusement, au café il bavardait avec les anciens, la bibliothèque lui procurait ses livres sur l’histoire, on le nommait l’homme mince, personne ne lui avait demandé son nom.
L’hiver fut long et froid, il ferma les volets, alluma le chauffage, s’habilla chaudement, sortit moins, adopta un chat tigré qui s’était caché sous sa voiture, lut la biographie de Churchill et surtout il se reposa. L’homme mince se reposa tout l’hiver, il se reposa de son passé, de ses amours, il se reposa de ses succès et de ses échecs.
Au mois de Mai il ouvrit les volets, les nuages sombres de l’hiver avait disparu, le ciel bleu avec des nuages ouateux se reflétait sur les vitres, il baissa le chauffage s’habilla plus légèrement et réfléchit comment arranger son jardin. Sur l’internet il chercha des solutions, des plantes et des arbres qui pouvaient survivre aux vents forts et aux tempêtes.
Début Juin, les travaux commencèrent, un vieux jardinier et son fils préparent le sol, une semaine plus tard les arbres arrivèrent, originaires d’un lointain pays ils étaient minces et flexibles.
Tout l’été il soigna ses arbres, à l’automne ils se déshabillèrent et le sol se couvrit d’une couleur de cuivre en harmonie avec la couleur ocre de la maison et les volets sombres.
Le cycle recommença avec l’hiver. Cette fois ci le chant des vents, traversant les arbres enrichit de plusieurs octaves la musique d’opéra.
L’homme mince médita longtemps en contemplant ses arbres minces et flexibles. Minces comme lui. Ses arbres lui avaient ouvert la porte qui menait à la flexibilité.
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