29 avril 2013




Le Désert

Le mois d'Août, le soleil se lève sur le Désert, le Désert que l'on croit sans vie, se prépare à une  nouvelle journée d'un tableau aux mille changements. Car il change, il bouge il vit, comme les forêts, comme les mers, les rivières et lacs, il vit à un autre rythme, avec des couleurs et des ombres, des millions de grains qui s'assemblent, qui bougent, se reposent, s'accouplent et se séparent.

Les dunes bougent tendrement aujourd'hui, mélangeant les ombres comme les voiles d'une danseuse, voulant attirée l'attention de l'homme à la barbe blanche.

L'infinité du Désert…. Et pourtant……dans les profondeurs à des milliers de kilomètres de profondeur, où seule l'imagination d'un rêveur ou d'une rêveuse pourrait nous emporter, une autre vie  existe.

Oui un monde vit sous le Désert; un monde parallèle à celui que nous croyons être le nôtre, un monde aux lumières couleurs d'or, un monde où l'air à la vibrance d'une prélude, où l'aube réveille une population heureuse et le crépuscule efface les querelles. Un monde souterrain existe sous le sable brûlant, sous le sable ou l'homme à la barbe blanche cherche à accroître sa fortune.

Tous sont assis dans leur costume blanc autour de l'homme à la barbe blanche, tous sous le soleil brûlant sont impatients, la perforeuse se met en marche avec un bruit infernal, dans quelques instants tous les costumes blancs se couvrirons des premières  giclée s noires de l'or noir.

La perforeuse forge dans les tripes du Désert  sans pitié, on s'impatiente, les yeux cherchent les premières gouttes.

Une traînée de plume couleur d'or apparaît, un bruit infernal, on collapse, le Désert se déchire et engloutit les violeurs.

Le sable reprend ses ondulations avec le léger vent du crépuscule




20 avril 2013




Histoire A Deux Mains

La suivante est une histoire écrite à deux mains par un couple, par un jour de pluie du mois d'Avril, cela  était leur moyen de communiquer. L'ennui avait pris place entre eux,  la routine avait détruit la flamme du début, tous les deux avaient décidé d'écrire cette histoire.
Deux chambres, deux PC , des mails qui se croisaient.
Le tonnerre gronde.

Elle:

Un soir de printemps un verre de whisky à la main elle s'approche de la fenêtre, dehors la ville brille, la ville grouille, la ville danse et pleure, la ville naît et meurt…. Et elle seule dans son luxueux appartement en haut de la tour se prépare pour son dernier voyage….. Ou le commencement d'un nouveau….bientôt la balle sortira de l'automatique qu'il tient dans sa main gauche…….une minute…. Deux seconde…..

Lui:

Je rente dans la chambre, elle se retourne vers moi, un verre de whisky dans sa main comme d'habitude, elle est splendide dans sa robe noire , ses yeux brillent, elle sourit, elle sait, on n'a pas le choix, cela aurait été plus facile sans son sourire, sans son consentement, je lève la main gauche, je vise le cœur, je veux le visage intact, la balle transperce son cœur, son corps, fracasse la vitre derrière  et se perd dans le vide…….

Elle:

J'ai mal, ma main lâche le verre, il se brise sur le sol en même temps que la vitre, c'est fait, c'est arrivé enfin, doucement je m'écroule, mes genoux touchent la moquette, ma vue se brouille, la douleur s'estompe, une route  brumeuse….
Lui:
Elle repose; j'ai bien visé, juste sur le cœur le sang s'étend doucement sur la moquette, sa souffrance est terminée, son nouveau voyage commence, qu'elle est belle, ma main gauche sur mon cœur, moi aussi je veux mon visage intact, je veux qu'elle me reconnaisse… sur la route brumeuse des traces légères, ses traces à elle, je la suis, comme toujours…..

 Elle:

La route est brumeuse, une lumière vert- bleu au fond, je sens ses pas qui me suivent, je suis curieuse, je serai la première à voir. La lumière m'accueille, m'enlace, me réchauffe, me nourrit. Je me repose. Et lui?

Lui:
Je la suis, la lumière au font de la route m'aspire, me fait tournoyer, rebondir, tomber. Où est-elle?

Elle:

J'ai perdu mon IPhone


Lui:
J'ai trouvé un IPhone dans le bus…..

Deux PC qui se débranchent une table à deux dans le fond , une bougie, deux roses sur la table, du vin rouge, deux paires de yeux qui se rencontrent, un silence, deux mains qui se cherchent sur la table.



13 avril 2013




TOI


Toi l'athée
Toi qui ne crois en rien
Toi qui renies tout sanctuaire
 Toi qui nourris chiens et chats galeux
Toi qui abolie tout symbole
Toi qui couvres un sans-abri
Toi l'arrogant
Toi le glorieux combattant
Toi monarque des principes
Toi l'invincible dans tes idées
Toi l'inflexible aux tendresses
Toi une seule fois
Toi tu as crié
Toi tu as hurlé
      DIEU
Toi en jouissant en moi

Les Petits Carnets

Les Grands-Parents avaient vécu longtemps ensemble, de longues années de vie commune avec des hauts et des bas. Ils s'étaient connus à l'école, et ne s'étaient jamais quittés. Mariage, enfants, la maison qui se remplit puis se vide, des petites aventures du grand-père, des larmes et des soupirs de la grand-mère, la prostate de l'un, les bouffées de chaleur de l'autre,  gazouillements des petits enfants. Une vie à deux comme on en voit partout.

Tous les deux aimaient écrire; depuis toujours ils gribouillaient dans des petits carnets, ceux du grand-père étaient noirs avec des rayures rouges, ceux de la grande- mère étaient blancs avec des rayures vertes.

Pendant toute leur vie, chacun dans son coin, ils ont écrit, cela était leurs moments de liberté, d'être avec leurs pensées, avec leurs secrets, jamais la curiosité ne les à pousser à lire ce que l'autre écrivait, ils avaient le respect et la discrétion du couple qui tient longtemps ensemble.

Un ancien bahut était le coffre-fort des petits carnets. Les noirs étaient rangés du côté droit et les blancs du côté gauche.

Le grand-père mourut subitement d'une embolie, la grand-mère vécut encore quelques années écrivant toujours dans ses petits carnets,  jamais la curiosité ne la poussa à lire les secrets de son mari, et il y en avait…..

 Elle mourut  en arrosant ses géraniums sur son balcon par un jour d'été. Son petit-fils demanda à recevoir le vieux bahut avec son contenu en souvenir de ses grands-parents.

Le petit-fils était la brebis noire de la famille, mauvais élève, ne possédant aucun métier il travaillait comme peintre en bâtiment, il était un rêveur à la grande déception de ses parents.

Pendant un an, il a lu les petits carnets.

Un jeune écrivain inconnu reçoit le prix Nobel de la littérature cette année.
Dans le bahut les petits carnets noirs et blancs sont
désormais en désordre et heureux