30 septembre 2013

Quanrante ans sans fièvre

Ayant eu une enfance chétive pendant la période d’après-guerre, mon corps a une certaine immunisions contre la fièvre.


Il y a quarante ans, je venais de déménager dans un appartement sordide, je me débattais pour survivre avec mes deux enfants dans ce nouveau pays, mon pays, mon home, dont tout m’était étranger. La langue, une langue morte qui revivait avec une grammaire terrible, des mentalités venues des quatre coins du monde, qui se heurtaient et se mariaient, un climat chaud et humide et moi 32 ans courageuse et la peur dans les tripes, deux jours après le déménagement j’attrape la fièvre, une grippe d’été, rien ne fonctionne encore dans cette demeure, pas de gaz pour chauffer du thé.

Ma mère, qui habite à deux pas, vient chaque matin m’apporter du café turc et me soigner, la peur de la fièvre, l’inquiétude de perde le nouveau travail, la peur du compte en banque à zéro et la fièvre qui ne baisse pas.

Quarante ans depuis.

Une vie. Quarante ans sans fièvre.

Des enfants qui grandissent, des logements que l’on change, des soucis, des joies, des amours et des soi-disant amours, on fait partie de son pays, des guerres et des semblants de paix, un mariage qui finira par un divorce, des petits enfants qui arrivent, quarante ans et la mort des parents.

Quarante ans sans fièvre.

Il y a quatre jours elle apparait après quarante ans, presque une vie, elle apparait la fièvre. Elle apparait, elle assomme, en plein déménagement en plein mouvement, en plein changement. Quarante ans après, elle veut que l’on se rappelle, d’une autre période, d’une autre angoisse, d’autres souffrances, d’autres joies.

Elle est partie enfin après quatre jours la fièvre, elle m’a quittée me laissant plus forte, plus lucide, plus déterminée. Elle est venue pour approuver le changement que je donne au cour de ma vie, elle est venue pour me nourrir d’optimisme, elle est venue effacer la peur….. elle est venue elle est partie….. la reverrais-je??????

2 septembre 2013



Le Départ

Dans cet aéroport interplanétaire bâti sur la plus haute montagne du pays, les immenses avions Discovery atterrissaient chaque minute et d’autres décollaient vers leur destination.

Depuis quelques siècles le Monde VI était devenu surpeuplé, certains peuples avaient construit des pays dans des planètes, dont les conditions atmosphériques s’adaptaient à leur organisme.

Le Monde VI, grâce à l’émigration, se renouvelait, les forêts grandissaient, les mers, les lacs, les rivières se purifiaient, certaines espèces de fleurs et d’arbres, depuis longtemps disparues, émergeaient de la terre, les graines avaient survécus pendant des siècles et maintenant une nouvelle vie commençait. Insectes et oiseaux revenaient sur ce Monde VI qui renaissait.

Lui, regardait le trafic aérien et se préparait moralement au départ. Il savait qu’il ne reviendrait pas. Il abandonnait ce qui avait était son monde, sa vie depuis cinquante ans. Le départ était sa seule façon de survivre, de recommencer, d’espérer. Il avait choisi un pays dans la plus lointaine planète, où tout lui était inconnu. Il devrait apprendre la langue, les coutumes, et surtout ce qu’il aimait le plus, la musique de ce nouveau monde. Il savait qu’il pourrait le faire, que l’effort intellectuel lui adoucirait sa peine, et que peut-être un jour l’oublie viendrait.

Un signal vert sur sa montre pc à son poignet gauche, un rayon sous ses pieds, la route vers le Discovery, il glisse, à chaque instant, il se rapproche de son avenir et s’éloigne de son passé. Le rayon l’emporte vers l’embarquement, le détecteur reconnait le signal, le rayon s’arrête devant sa chaise-lit.

Entouré de quatre gardiens, les mains et les pieds menottés, il se dirige vers sa fin. Le rêve de sa dernière nuit le fait sourire, il aurait voulu être un sorcier, un mage pour changer ce vieux monde ……

 Le liquide vert coule dans ses veines, le Discouvery l’emporte……