Banalité
J’étais venue me relaxer au bord de la mer, j’aimais
cette plage éloignée, avec pour toute commodité, un café de pêcheurs avec
quelques tables et chaises repeintes chaque année avec les restes de peinture
trouvés ça et
là.
J’aimais ce coin sans prétention loin du modernisme
bruyant des plages de la côte.
La femme du
pêcheur m’apporta une carafe de limonade fraîche avec un verre dépareillé
étincelant de propreté, elle me connaissait et respectait mes silences. Le bleu
changeant de la mer me reposa, l’iode rempli mon corps, mon petit paradis….
Le bruit des chaises qui bougent, une voix d’homme, la
fumée d’une cigarette, le soupir d’une femme, envahirent mon espace, je ne me
retournai pas….
On discute, elle pleure, il accuse, elle se défend, des
noms de femmes, quelques noms d’hommes, des places, un compte en banque, une
colère qui éclate, une menace qui plane, de l’argent sur la table, une chaise
qui bascule, des pas sur le sable, ronronnements nerveux de deux voitures…un
couple qui se défait…deux mouettes sur la rive…. Optimistes….
Mon calme retrouvé, au fond de mon sac mon cellular
s’allume silencieusement, on me cherche.je ne réponds pas….
Banality
I had come to rest by the
sea.
I loved that distant beach, where the only comfort was a small fishermen’s
café, with a few tables and chairs repainted each year using leftover colors
found here and there.
I loved that modest corner, far from the noisy modernity of the coastal strips.
The fisherman’s wife
brought me a carafe of fresh lemonade, with a mismatched glass, gleaming with
cleanliness.
She knew me, and respected my silences.
The shifting blue of the sea soothed me.
The iodine filled my body.
My little paradise...
The scrape of chairs,
a man’s voice,
a cigarette’s smoke,
a woman’s sigh—
they entered my space.
I didn’t turn around.
Voices.
She cries.
He accuses.
She replies.
A few women’s names.
Some men.
Places.
A bank account.
An anger rising.
A threat hanging.
Money placed on the table.
A chair tipping.
Footsteps in the sand.
The anxious purring of two cars…
A couple coming undone.
Two seagulls on the shore.
Hopeful.
Calm returns.
At the bottom of my bag,
my phone lights up silently.
Someone is looking for me.
I don’t answer.
בנאליות
באתי לנוח ליד הים.
אהבתי
את החוף המרוחק ההוא, שבו כל הנוחות הסתכמה בבית קפה של דייגים – כמה שולחנות
וכיסאות שנצבעו מחדש בכל שנה בשאריות צבע שנמצאו כאן ושם.
אהבתי
את הפינה הצנועה הזאת, הרחק מההמולה המודרנית של חופי הקיץ.
אשת הדייג הביאה לי קנקן לימונדה קרה, בכוס לא תואמת שנצצה
מניקיון.
היא
הכירה אותי, וכיבדה את השתיקות שלי.
הכחול
המשתנה של הים הרגיע אותי.
היוד
מילא את הגוף שלי.
הגן
הקטן שלי…
חריקות כיסאות,
קול
של גבר,
עשן
של סיגריה,
אנחה
של אישה—
פלשו
למרחב שלי.
לא
הסתובבתי.
מילים.
היא
בוכה.
הוא
מאשים.
היא
עונה.
שמות
של נשים.
של
גברים.
מקומות.
חשבון
בנק.
כעס
שמתפרץ.
איום
תלוי.
כסף
על השולחן.
כיסא
מתהפך.
צעדים
על החול.
גרגור
עצבני של שתי מכוניות...
זוג
שמתפרק.
שתי
שחפיות על החוף.
אופטימיות.
השקט חוזר.
בתחתית
התיק שלי
הטלפון
נדלק בשקט.
מישהו
מחפש אותי.
אני
לא עונה.
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