19 août 2013




Post-Mortem d’une Brosse à Dents


H… m’a achetée avec mes sœurs, nous sommes une douzaine de couleurs différentes; Moi je suis l’avant dernière, je suis de couleur bleue avec des rayures blanches, nous ne sommes pas communes, nous faisons partie d’une griffe pour l’hygiène de la bouche.

H… est bel homme, très haut, très brun, athlétique et élégant, il voyage beaucoup, sa femme et ses enfants habitent une belle villa dans la banlieue, où il vient se détendre entre deux voyages.

Mes sœurs ainées ont été abandonnées dans divers pays, divers appartements chez différentes amies d’une nuit, elles ont été délaissées avec promesse de revenir, et laissant une haleine fraiche avec le dernier baiser…

H… est très méticuleux, le matin, il aime sa brosse à dent, c’est pour cela qu’il nous achète par douzaine…

Je suis l’avant dernière, je repose avec ma cadette entre ses caleçons et ses chemises, tous griffés….

Prague est une belle ville, les filles ont de longues jambes….

Son avion décolle sans moi, à l’aéroport, il en achètera une douzaine, ma cadette aura de la compagnie….. Et moi…… Pifffff…… elle me jette dans la boite à ordures, je me cogne contre la bouteille de vin. Aie!!!!!!


18 août 2013



Chronologie Mère & Fille

 Un matin de printemps la mère prend sa fille pour la première fois dans ses bras, la grande -mère regarde.

Elle voit la même scène trente ans auparavant, elle, tenant sa fille et sa mère regardant. Une image qui se perd et se projette dans  l'infini des temps et n'en finira jamais. Un unique moment  partagé,  trois générations de femmes, un millésime que seules les femmes peuvent  effleurer, une sensation qui appartient seulement aux femmes, deux femmes qui ont donné la vie et une troisième qui la donnera.

Des milliers de livres, de phrases, de mots ont été écrits sur cette relation de mère et fille. L’amour et la haine, le dévouement et l’abondon, le sacrifice et l’égoïsme, des générations de mères et filles ont traversé ces chemins et cela continuera tant que l’humanité existera. Ce lien existe même après la mort de l'une d’elle.


Quand par un matin de printemps, la mère et la fille regarde pour la première fois le nouveau-né, tout au fond de leur cœur elles savent  que la rivalité n’est pas loin…….

9 août 2013

Connections

Assis devant son bureau en face de la fenêtre, il écrivait les dernières phrases de son roman. Bientôt le mot FIN apparaîtrait sur l’écran de son pc portable. Dehors la neige tombait en bourrasque, le ciel était presque noir à cette heure du matin, Climat nordique, il n'y pouvait rien! La Norvège était son pays, ses romans étaient écrits dans la langue de son pays, avant le mot FIN, il ferma les yeux et rêva d’un rayon de soleil…..

Les jambes tremblantes, elle quittait la clinique où elle avait abandonné les restes d’une nuit folle de désirs avec un inconnu. Une chaleur étouffante l’entoura elle ferma les yeux et rêva d’un San Francisco couvert de neige…..

Assise dans une tente en Mongolie l’enfant jouait avec sa poupée en chiffon, elle chantonnait une chanson à la mélodie simple et où les mots n’avaient aucun sens, elle improvisait, son visage tout petit et doux était illuminé par la lumière qui se propageait du haut de la tente.

À Sydney dans sa chambre d’enfant aux tons doux, elle habillait sa Barbie en robe de mariée, sa mère lui préparait le déjeuner dans sa cuisine super moderne. Les rideaux voilaient le soleil d’été.

Il signait la traduction de son live à New York, elle attendait son tour, il prit le livre de sa main, il vit le rayon de soleil, elle reprit son livre, la dédicace était écrite à côté du mot FIN, elle vit la neige, les mains se frôlaient….

Son ruck sac sur le dos, elle atteignit le village, l’autre était près du puits, un seau à la main, le contact des yeux ronds avec des yeux bridés, une amitié se forme…..

Une propriété en Arizona, elle et lui, un enfant adopté en Mongolie gazouillent dans le berceau, il écrit un nouveau roman, elle regarde silencieusement l’enfant, dehors le chat ronronne au soleil

New Zélande, Une maison en bois près de la rivière, deux enfants jouent dans l’herbe, cheveux noirs, yeux bridés bleus pour l’une, l’autre blond aux yeux noirs, leurs mères étendent la lessive au soleil.


La terre tourne, le soleil brille ou disparaît pour une période, puis il revient, le changement fait part de tout, les peuples se croisent, se mélangent, se dispersent, et se rejoignent, les races changent, les couleurs s’adoucissent, les milléniums sont sans importance, ce ne sont que des chiffres…le soleil et là et la terre tourne….. 


30 juillet 2013

Est-ce possible

Son père avait reçu la direction de la banque à Amsterdam. Par un jour gris, il avait rejoint le lycée au centre de la ville, il avait quinze ans.

 Le professeur l’introduisit et lui montra sa place, deux yeux bleus le regardèrent, il trembla. Adèle!

Ce fut le début de vingt ans de souffrance, de mensonges, de tromperies, d’amour et de haine.
À trente ans il divorça et partit s’installer dans un pays au soleil.

Deux ans plus tard il rencontra la douce Allegra, elle lui donna trois fils, ils vécurent tendrement et longtemps.


 À l’Age de soixante-neuf ans il s’écroula pendant sa course matinale. Il vit le noir, puis la lumière, le noir longtemps. Une ombre ouatée, un chuchotement, une main qui se pose sur son épaule, doucement il ouvre ses yeux, le masque d’oxygène lui couvre la bouche. « Chut ne parlez pas, je suis votre médecin, je vous ai opéré il y a une semaine, vous récupérez doucement, vous avez le cœur solide, la famille est dehors, votre femme est charmante, elle ne vous a pas quitté un instant. Tout ira bien, vous êtes fort, je commence par vous retirer le masque d’oxygène, calmez-vous je suis là, tout ira bien je vous assure », il regarde ces yeux bleus, il veut sourire, il respire sans le masque normalement, il lui sourit, elle jeune, je m’appelle Adèle je suis d’Amsterdam…



25 juillet 2013

La Vie

On regarde les anciennes photos, on cherche, on voudrait revivre ces moments que l’on croyait magiques. Une tranche de vie, dix ans, vingt ans, d’autres photos, d’autres paysages, d’autres émotions, des sourires, des rêves, on se souvient de ce que l’on avait oublié, des flashs de bonheurs, quinze ans!

On est là, entouré de boites pleines à craquer, de voyages, d’anniversaires, de diners, de champagnes et de cotillons. Des albums épais aux différentes couleurs où enfants et aïeuls se côtoient, éparpillés entre des feuilles transparentes, des cousins et des cousines, des tantes et des oncles, on se voit rarement, on est dispersé, parfois, pas très souvent, un faire-part d’une naissance ou d’un décès.

Un pc portable, des dossiers, des dates, des places, les photos sont plus belles, plus vivantes, plus nettes, pourtant ce sont encore des souvenirs, des joies, des larmes, des sourires, des rencontres et des déchirements.

On regarde, on ferme les boites, on range les albums pêle-mêle, les dossiers sur le pc dans la rubrique etc.

DELETE de la mémoire, on se redresse, nous sommes toutes ces périodes, nous sommes nous. D’autres moments, d’autres sourires, d’autres joies et larmes frappent à la porte, nous ouvrons….c’est la vie….


24 juillet 2013


                               Un ami Pour lequel j'ai ete sa muse le temps d'un souffle



Observez votre monde
Attardez-vous à la réflexion
Exprimez vos sentiments
Et vos sensations
Scrutez les nuances
Interprétez votre vision
De la réalité
Gravez sur le papier
Vos rêves et illusions
Entourez-vous d'images
De danses coloriées
Faites nous écouter
La musique 
De vos étranges mansardes
Branlantes et délaissées
De vos nudités issues
De cauchemars
De fantasmes
De quelque vieillard
Avide
De recommencer. 
Continuez donc...
Racontez
Photographiez
Souffrez et chantez
Cela est
Votre véritable bonheur. 

Levy Even
24 juillet 2013



14 juillet 2013



C’est quoi le Bonheur

Par un soir d’été sous un grand chêne, dans un café rustique d’un Parc, nous bavardions mon amie et moi tout en sirotant un café glacé.

Une brise légère faisait trembler les feuilles, une musique andalouse se propageait du café. Autour de nous toutes les tables étaient occupées, tout le monde bavardait silencieusement respectant l’immensité de la nature et les arbres centenaires qui nous protégeaient.

Mon amie me demanda « C’est quoi le Bonheur » peux-tu me le décrire ?
Je mis quelque instants à répondre puis : Le bonheur n’est pas une situation éternelle, cela sont des courts moments, des secondes, ou tout autour de nous s’efface et nous sommes là entièrement, quand toute l’existence se résume dans cette fraction de temps…

Ses joues s’inondèrent de larmes « peux-tu me donner un exemple » je la regardais et mon cœur se brisa pour elle, je compris que sa course vers le bonheur l’avait empêchée de vivre, ma main essuya ses larmes, je lui souris, lui caressais les cheveux, c’était sa vie, son destin je ne pouvais rien… et pourtant je lui expliquais, le bonheur est inexplicable et différent pour chacun, c’est un geste, une note de musique, la couleur d’une fleur, un sourire, le regard parfois d’un étranger, un certain coucher de soleil, la pluie qui efface nos larmes, un silence, c’est en nous, en la façon d’accepter le moment….

Une légère feuille vola et vint se poser sur ma main qui tenait sa main….je prie pour elle, pour ce moment qui est là et qui déjà fuit …..






la Déchirure Francais-Anglais-Hebrew

  Déchirure Son amie fêtait son anniversaire. Elles avaient décidé de dîner ensemble dans un nouveau restaurant japonais, inauguré près du ...