28 septembre 2012







L'Homme Statue



La compagnie dont Samuel était actionnaire gérait des portefeuilles à la bourse, le rythme de travail était infernal pour tout le monde. Des dizaines de PC faisaient vibrer les nerfs du personnel, le calme revenait avec la clôture de la Bourse, pas toujours un calme optimiste.
 
Les bureaux de Samuel étaient situés en face de la grande place, pour se détendre, très souvent, il tournait son fauteuil vers la grande fenêtre et admirait la place ronde, avec au centre la statue du grand Poète. La place était toujours envahie de touristes par toutes saisons.

Samuel vénérait la statue du grand poète, il jalousait cet homme qui avait vécu et
mourut  dans le dénuement et  avait octroyé son œuvre à l'immortalité.

Un jour de printemps, un jour où toutes les Bourses dans le Monde s'effondraient, Samuel regarda la place, devant la statue se tenait un homme immobile, Samuel prit ses jumelles, un homme déguisé en mendiant, se tenait là sans bouger, les cameras des touristes cliquaient, les pièces de monnaies remplissaient le chapeau posé aux pieds de l'Homme, l'Homme ne bougeait pas pareil au grand poète.

Pendant toute la journée  Samuel suivit l'Homme Statue. Le soir  quand les écrans des PC s'éteignirent, quand la crise mondiale fut une évidence, Samuel posa  son portefeuille sur la main immobile de l'Homme Statue, le regarda dans les yeux, aucun mouvement, aucun battement de cils, pas l'ombre d'un sourire, une discipline effroyable.

Samuel s'assit sur la marche aux pieds de la statue du grand poète et s'immobilisa dans son personnage de cadre supérieur.

Les cameras enregistraient trois personnages immobiles……..

18 septembre 2012



Le Père et le Fils





Le Père et le Fils  étaient unis  par un lien d'amour, de compréhension et d'intimité qui s'étaient formé dès la naissance, dès le premier cri du nouveau-né, du premier attouchement du père sur la minuscule main.

Sans aucune ressemblance physique, ils étaient pareils comme des jumeaux,  32 ans les séparaient, la différence des générations n'existait pas pour eux, le père se retrouvait dans les yeux de son fils, le fils voyait son avenir dans les rides de son père.

Le père était orphelin de père, l'absence  de l'amour paternel  renforça son amour pour son fils, le manque avait fortifié son pouvoir de donner, d'aimer.

Le père proposa une randonnée dans une ville voisine, le fils prit sa caméra, une étrangère photographia l'explication de l'ombre et de lumière du père au fils, un personnage flou apparut sur la photo, celui qui n'avait pas pu donner, observait....
   







23 août 2012

Le Voyage Du Chapeau





Pour son voyage en Italie  elle avait acheté un chapeau à grand bord  pour la protéger du soleil  son mari avait pris sa casquette défraîchie qui avait parcouru le monde sur sa tête aux cheveux rares.


Pendant une semaine ils avaient visités  Rome , ils formaient un drôle de couple, lui avec sa casquette et ses habits défraîchis, elle élégante avec son chapeau et ses  robes toute simples aux couleurs vives.


Le dernier jour à Rome à la sortie du fameux restaurant  près de la Fontaine, un vent fit valser le chapeau, il tourbillonna et se perdit dans une impasse. Deux petites japonaises qui passaient,  attrapèrent un fou rire, le chapeau avait été englouti par Rome. En vrai gentlemen, il lui tendit sa caquette, ils parcoururent l'Italie elle avec la casquette et ses robes,  lui un mouchoir  sur sa tête  noué aux quatre coins.


A son retour le chapeau  à grand bord était posé délicatement sur le lit, à regret  elle lui tendit sa casquette....

5 août 2012




Étrangère


Le voyage a été long, très long, le sable a englouti mes deux petits, ma grande a survécu, elle m'a soutenue, elle m'a portée, elle a pose sa main sur ma bouche pour étouffer mes cris, elle a essuyé mes larmes avec sa robe, elle a été ma béquille, elle m'a nourrie avec du pain sec, et étancher ma soif avec des goûtes d'eau, elle a soigné mes pieds ensanglantés, aujourd'hui elle est assise en face d'un mur blanc, ses yeux sont restés dans le désert, je suis en route pour la visiter comme chaque jour, je traverse le marché, je lui achèterai des mangues....

Je suis différente, je suis étrangère, je parle la langues de mon pays, j'apprends doucement les coutumes, on me sourit souvent, je suis différente je suis étrangère et suis sa mère......

20 juillet 2012




Les Hommes Qui Dansent


Les Hommes Qui Dansent  m'envoûtent. En général les hommes   n'apprécient pas quand les hommes dansent avec leur sensibilité, la danse des cosaques est plus appréciée par eux. Nous les femmes, pas toutes, surtout celles dont la féminité est à fleur de peau, la danse des hommes nous font frémir, nous rapproche de cette partie de nous même que très souvent nous voulons dissimuler.

Des Corps d'hommes  musclés et tatoués, des corps forts, des corps d'hommes dans leurs splendeurs qui  dansent un boléro, qui expriment la tendresse, l'amour , qui s'amalgament avec la musique, nous ramènent, nous femmes à notre origine, au temps où nous étions une seule créature, une seule âme, puis le tonnerre a rugi et nous nous sommes divisés....

Les Hommes Qui Dansent nous rapprochent de cette époque et pour un instant nous redevenons un être complet......

12 juillet 2012

Moi Statue de Pierre




Moi Statue de Pierre, le soleil chauffant mon corps
               Humblement je me baisse
                         Devant toi
                           Destinée
Moi Statue de Pierre tête posée sur la pierre
               Curieusement  cherche
                         Le Savoir
Moi Statue de Pierre le dos courbé par la douleur
                      Désire ardemment
                           Le Baume
Moi Statue de Pierre figée dans ma posture
                Implore sans larmes
                        La vie


9 juillet 2012



L'ennuie


À soixante-quinze ans Henri était toujours actif, retraité du corps diplomatique, vivant en     banlieue avec sa femme, sa journée  débutait à 06.h30  et se terminait après minuit

Spectacles, concerts, cocktails, voyages aux pays exotiques remplissaient son agenda. Sa femme  ne  pouvait le suivre toujours. Elle aussi retraitée, elle écrivait des romans policiers sous un nom d'emprunt qui, traduit en plusieurs langues, se vendaient par le monde avec un grand succès.

Henri se permettait des aventures passagères pendant ses voyages, cela était le baume parfumé de son énorme Ego. Henri se croyait un homme satisfait, parfait, fort, très souvent il oubliait son âge, il évitait de s'analyser devant son miroir et se rasait en vitesse.

Le dernier thriller de sa femme fut un grand succès, il reçut un prix au Japon, elle était modeste, elle remercia l'éditeur et le traducteur Japonais et acheta avec l'argent un deux pièces en ville pour sa petite fille, futur étudiante en droit

Un matin de printemps l'ennuie se faufila dans l'esprit d'Henry, le soleil se ternit, il resta au lit, il débrancha son pc et son portable, il regarda le plafond, il crut voir un visage….

Elle nettoya et rangea, tous étaient partis  avec un sourire et un regard de regret, son détective l'attendait, sa nouvelle mission la mort étrange de Mr. L'Ambassadeur, un meurtre sans meurtrier……

la Déchirure Francais-Anglais-Hebrew

  Déchirure Son amie fêtait son anniversaire. Elles avaient décidé de dîner ensemble dans un nouveau restaurant japonais, inauguré près du ...