28 décembre 2013



Elle revient

Je crois qu’elle revient, elle approche timidement, à petits pas, elle revient ma Muse, avec, dans son regard, une demande d’excuse, un sourire d’enfant coupable sur ses lèvres, elle est presque là ma Muse, dirigeant mes mains sur mon clavier.

Ma muse n’a pas d’âge, n’a pas de sexe, quand elle est là, elle se fond en moi, s’approprie mes pensées concernant mes créations. Ensemble ma force se dédouble, les idées affluent, les rêves se transforment en récits.

L’homme mince

Par un jour d’automne, il était venu habiter la dernière maison sur la falaise. La maison aux volets sombres sur les murs couleur ocre. Une maison en forme de cube, toute simple, confortable à l’intérieur, entourée d’un petit jardin nu, les vents violents soufflant de la mer emportaient toute plante.

Il arriva, l’homme mince avec tous ses meubles, avec tout son passé. Le soir la lumière apparut à toutes les fenêtres, une musique d’opéra se fusionna avec le chant du vent.

Tranquillement l’homme mince s’installa, très vite il fit partie du paysage, les marchants le servaient chaleureusement, au café il bavardait avec les anciens, la bibliothèque lui procurait ses livres sur l’histoire, on le nommait l’homme mince, personne ne lui avait demandé son nom.

L’hiver fut long et froid, il ferma les volets, alluma le chauffage, s’habilla chaudement, sortit moins, adopta un chat tigré qui s’était caché sous sa voiture, lut la biographie de Churchill et surtout il se reposa. L’homme mince se reposa tout l’hiver, il se reposa de son passé, de ses amours, il se reposa de ses succès et de ses échecs.

Au mois de Mai il ouvrit les volets, les nuages sombres de l’hiver avait disparu, le ciel bleu avec des nuages ouateux se reflétait sur les vitres, il baissa le chauffage s’habilla plus légèrement et réfléchit comment arranger son jardin. Sur l’internet il chercha des solutions, des plantes et des arbres qui pouvaient survivre aux vents forts et aux tempêtes.

Début Juin, les travaux commencèrent, un vieux jardinier et son fils préparent le sol, une semaine plus tard les arbres arrivèrent, originaires d’un lointain pays ils étaient minces et flexibles.

Tout l’été il soigna ses arbres, à l’automne ils se déshabillèrent et le sol se couvrit d’une couleur de cuivre en harmonie avec la couleur ocre de la maison et les volets sombres.

Le cycle recommença avec l’hiver. Cette fois ci le chant des vents, traversant les arbres enrichit de plusieurs octaves la musique d’opéra.

L’homme mince médita longtemps en contemplant ses arbres minces et flexibles. Minces comme lui. Ses arbres lui avaient ouvert la porte qui menait à la flexibilité.

Quand les premiers bourgeons apparurent, il brancha son cellular regarda longuement la photo et pressa le bouton «appelle». Viens, les arbres te languissent, ils sont minces et flexibles…..

3 décembre 2013

Ecrire

Marguerite Duras a écrit


 "Ecrire, c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit. »

12 novembre 2013


Attendre

Ce sentiment, cette impression d’être en état d’attente... il l’avait depuis sa naissance, il le portait dans ses gènes. Sa mère l’avait attendu longtemps et l’avait eu après cinq filles à l’âge de quarante ans. Elle lui avait transmis cette sensation d’être toujours dans un état d’attente.
Enfant il ne savait pas distinguer cette tristesse au fond de lui, très souvent il restait des heures devant une fenêtre à regarder la rue, il attendait ou assis sur un mur bas, les yeux parcourant les alentours, il attendait, il attendait le bus pour l’école, le train pour l’université, l’avion pour les voyages, il attendait. Il attendit sa future femme à la Mairie et ses enfants il les attendit tenant la main de sa femme.

Avec son attende il eut une vie normale et presque heureuse. L’attende faisait partie intégrale de sa personnalité, il ne savait pas comment vivre sans attendre, sans cette mélancolie.
A l’automne de sa vie, quand ses enfants étaient déjà loin et quand le silence s’était établi entre sa femme et lui, très souvent il aimait prendre sa voiture et se balader sans itinéraire précis. Souvent il échouait dans une rue inconnue, dans un café banal, s’asseyait et tout en sirotant son café, il attendait.

Par un jour d’hiver glacial et pluvieux, il roulait sur une route secondaire, il roulait lentement, la route était déserte, la brume cachait la fin de la route. Il roula vers cette brume. Arrêta le moteur et sortit de la voiture. Un léger voile gris-bleu l’enveloppa, un parfum de lavande accompagna cette brune, il marcha sans voir, une impression de flotter le submergea, et alors il vit la main qui se tendait vers lui, l’attente était terminée….


27 octobre 2013


Ma Muse se balade

Elle a pris sa liberté, ma muse, et s’est envolée vers d’autres raconteuses d’histoires, je sais qu’elle ne m’a pas quittée, elle a eu le besoin de vacances, de connaitre d’autres lieux et d’autre pc. Peut-être languit-elle les plumes, les stylos à encre, les crayons bille, ou même les pinceaux des raconteuses chinoises…..

J’ai voulu la faire revenir, dans mes moments de joie, quand j’ai senti des colères m’envahir, quand la fatigue m’a surprise, quand un document blanc de word  me regarde moqueusement.

 Elle me ressemble ma muse, elle fait à sa tête, elle a besoin de liberté et de changements.

Ma muse se balade, et moi qui voudrais raconter des histoires, moi qui ai tellement d’idées, me sens incapable de les ranger intelligemment pour mes lecteurs.

 Elles sont drôles les muses.

La muse d’un de mes amis peintres, lui a fait changer de direction, lui dont ses tableaux étaient une musique de couleurs pour l’âme, s’est mis à peindre des monstres venus d’autres mondes à vous donner des cauchemars, les galeries lui refusent de l’exposer tandis que les jeux vidéo lui payent une fortune pour ses monstres, allez comprendre les muses. La muse d’une chanteuse l'a faite transformer en cuisinière, maintenant elle sert des plats hindous dans son restaurant sur la plage.


Elle reviendra bientôt ma muse, je le sais, et je l’attends, elle reviendra avec le sourire aux lèvres,  les larmes aux yeux, sa main dirigeant ma main pour des prochains voyages…..

30 septembre 2013

Quanrante ans sans fièvre

Ayant eu une enfance chétive pendant la période d’après-guerre, mon corps a une certaine immunisions contre la fièvre.


Il y a quarante ans, je venais de déménager dans un appartement sordide, je me débattais pour survivre avec mes deux enfants dans ce nouveau pays, mon pays, mon home, dont tout m’était étranger. La langue, une langue morte qui revivait avec une grammaire terrible, des mentalités venues des quatre coins du monde, qui se heurtaient et se mariaient, un climat chaud et humide et moi 32 ans courageuse et la peur dans les tripes, deux jours après le déménagement j’attrape la fièvre, une grippe d’été, rien ne fonctionne encore dans cette demeure, pas de gaz pour chauffer du thé.

Ma mère, qui habite à deux pas, vient chaque matin m’apporter du café turc et me soigner, la peur de la fièvre, l’inquiétude de perde le nouveau travail, la peur du compte en banque à zéro et la fièvre qui ne baisse pas.

Quarante ans depuis.

Une vie. Quarante ans sans fièvre.

Des enfants qui grandissent, des logements que l’on change, des soucis, des joies, des amours et des soi-disant amours, on fait partie de son pays, des guerres et des semblants de paix, un mariage qui finira par un divorce, des petits enfants qui arrivent, quarante ans et la mort des parents.

Quarante ans sans fièvre.

Il y a quatre jours elle apparait après quarante ans, presque une vie, elle apparait la fièvre. Elle apparait, elle assomme, en plein déménagement en plein mouvement, en plein changement. Quarante ans après, elle veut que l’on se rappelle, d’une autre période, d’une autre angoisse, d’autres souffrances, d’autres joies.

Elle est partie enfin après quatre jours la fièvre, elle m’a quittée me laissant plus forte, plus lucide, plus déterminée. Elle est venue pour approuver le changement que je donne au cour de ma vie, elle est venue pour me nourrir d’optimisme, elle est venue effacer la peur….. elle est venue elle est partie….. la reverrais-je??????

2 septembre 2013



Le Départ

Dans cet aéroport interplanétaire bâti sur la plus haute montagne du pays, les immenses avions Discovery atterrissaient chaque minute et d’autres décollaient vers leur destination.

Depuis quelques siècles le Monde VI était devenu surpeuplé, certains peuples avaient construit des pays dans des planètes, dont les conditions atmosphériques s’adaptaient à leur organisme.

Le Monde VI, grâce à l’émigration, se renouvelait, les forêts grandissaient, les mers, les lacs, les rivières se purifiaient, certaines espèces de fleurs et d’arbres, depuis longtemps disparues, émergeaient de la terre, les graines avaient survécus pendant des siècles et maintenant une nouvelle vie commençait. Insectes et oiseaux revenaient sur ce Monde VI qui renaissait.

Lui, regardait le trafic aérien et se préparait moralement au départ. Il savait qu’il ne reviendrait pas. Il abandonnait ce qui avait était son monde, sa vie depuis cinquante ans. Le départ était sa seule façon de survivre, de recommencer, d’espérer. Il avait choisi un pays dans la plus lointaine planète, où tout lui était inconnu. Il devrait apprendre la langue, les coutumes, et surtout ce qu’il aimait le plus, la musique de ce nouveau monde. Il savait qu’il pourrait le faire, que l’effort intellectuel lui adoucirait sa peine, et que peut-être un jour l’oublie viendrait.

Un signal vert sur sa montre pc à son poignet gauche, un rayon sous ses pieds, la route vers le Discovery, il glisse, à chaque instant, il se rapproche de son avenir et s’éloigne de son passé. Le rayon l’emporte vers l’embarquement, le détecteur reconnait le signal, le rayon s’arrête devant sa chaise-lit.

Entouré de quatre gardiens, les mains et les pieds menottés, il se dirige vers sa fin. Le rêve de sa dernière nuit le fait sourire, il aurait voulu être un sorcier, un mage pour changer ce vieux monde ……

 Le liquide vert coule dans ses veines, le Discouvery l’emporte……



19 août 2013




Post-Mortem d’une Brosse à Dents


H… m’a achetée avec mes sœurs, nous sommes une douzaine de couleurs différentes; Moi je suis l’avant dernière, je suis de couleur bleue avec des rayures blanches, nous ne sommes pas communes, nous faisons partie d’une griffe pour l’hygiène de la bouche.

H… est bel homme, très haut, très brun, athlétique et élégant, il voyage beaucoup, sa femme et ses enfants habitent une belle villa dans la banlieue, où il vient se détendre entre deux voyages.

Mes sœurs ainées ont été abandonnées dans divers pays, divers appartements chez différentes amies d’une nuit, elles ont été délaissées avec promesse de revenir, et laissant une haleine fraiche avec le dernier baiser…

H… est très méticuleux, le matin, il aime sa brosse à dent, c’est pour cela qu’il nous achète par douzaine…

Je suis l’avant dernière, je repose avec ma cadette entre ses caleçons et ses chemises, tous griffés….

Prague est une belle ville, les filles ont de longues jambes….

Son avion décolle sans moi, à l’aéroport, il en achètera une douzaine, ma cadette aura de la compagnie….. Et moi…… Pifffff…… elle me jette dans la boite à ordures, je me cogne contre la bouteille de vin. Aie!!!!!!


18 août 2013



Chronologie Mère & Fille

 Un matin de printemps la mère prend sa fille pour la première fois dans ses bras, la grande -mère regarde.

Elle voit la même scène trente ans auparavant, elle, tenant sa fille et sa mère regardant. Une image qui se perd et se projette dans  l'infini des temps et n'en finira jamais. Un unique moment  partagé,  trois générations de femmes, un millésime que seules les femmes peuvent  effleurer, une sensation qui appartient seulement aux femmes, deux femmes qui ont donné la vie et une troisième qui la donnera.

Des milliers de livres, de phrases, de mots ont été écrits sur cette relation de mère et fille. L’amour et la haine, le dévouement et l’abondon, le sacrifice et l’égoïsme, des générations de mères et filles ont traversé ces chemins et cela continuera tant que l’humanité existera. Ce lien existe même après la mort de l'une d’elle.


Quand par un matin de printemps, la mère et la fille regarde pour la première fois le nouveau-né, tout au fond de leur cœur elles savent  que la rivalité n’est pas loin…….

9 août 2013

Connections

Assis devant son bureau en face de la fenêtre, il écrivait les dernières phrases de son roman. Bientôt le mot FIN apparaîtrait sur l’écran de son pc portable. Dehors la neige tombait en bourrasque, le ciel était presque noir à cette heure du matin, Climat nordique, il n'y pouvait rien! La Norvège était son pays, ses romans étaient écrits dans la langue de son pays, avant le mot FIN, il ferma les yeux et rêva d’un rayon de soleil…..

Les jambes tremblantes, elle quittait la clinique où elle avait abandonné les restes d’une nuit folle de désirs avec un inconnu. Une chaleur étouffante l’entoura elle ferma les yeux et rêva d’un San Francisco couvert de neige…..

Assise dans une tente en Mongolie l’enfant jouait avec sa poupée en chiffon, elle chantonnait une chanson à la mélodie simple et où les mots n’avaient aucun sens, elle improvisait, son visage tout petit et doux était illuminé par la lumière qui se propageait du haut de la tente.

À Sydney dans sa chambre d’enfant aux tons doux, elle habillait sa Barbie en robe de mariée, sa mère lui préparait le déjeuner dans sa cuisine super moderne. Les rideaux voilaient le soleil d’été.

Il signait la traduction de son live à New York, elle attendait son tour, il prit le livre de sa main, il vit le rayon de soleil, elle reprit son livre, la dédicace était écrite à côté du mot FIN, elle vit la neige, les mains se frôlaient….

Son ruck sac sur le dos, elle atteignit le village, l’autre était près du puits, un seau à la main, le contact des yeux ronds avec des yeux bridés, une amitié se forme…..

Une propriété en Arizona, elle et lui, un enfant adopté en Mongolie gazouillent dans le berceau, il écrit un nouveau roman, elle regarde silencieusement l’enfant, dehors le chat ronronne au soleil

New Zélande, Une maison en bois près de la rivière, deux enfants jouent dans l’herbe, cheveux noirs, yeux bridés bleus pour l’une, l’autre blond aux yeux noirs, leurs mères étendent la lessive au soleil.


La terre tourne, le soleil brille ou disparaît pour une période, puis il revient, le changement fait part de tout, les peuples se croisent, se mélangent, se dispersent, et se rejoignent, les races changent, les couleurs s’adoucissent, les milléniums sont sans importance, ce ne sont que des chiffres…le soleil et là et la terre tourne….. 


30 juillet 2013

Est-ce possible

Son père avait reçu la direction de la banque à Amsterdam. Par un jour gris, il avait rejoint le lycée au centre de la ville, il avait quinze ans.

 Le professeur l’introduisit et lui montra sa place, deux yeux bleus le regardèrent, il trembla. Adèle!

Ce fut le début de vingt ans de souffrance, de mensonges, de tromperies, d’amour et de haine.
À trente ans il divorça et partit s’installer dans un pays au soleil.

Deux ans plus tard il rencontra la douce Allegra, elle lui donna trois fils, ils vécurent tendrement et longtemps.


 À l’Age de soixante-neuf ans il s’écroula pendant sa course matinale. Il vit le noir, puis la lumière, le noir longtemps. Une ombre ouatée, un chuchotement, une main qui se pose sur son épaule, doucement il ouvre ses yeux, le masque d’oxygène lui couvre la bouche. « Chut ne parlez pas, je suis votre médecin, je vous ai opéré il y a une semaine, vous récupérez doucement, vous avez le cœur solide, la famille est dehors, votre femme est charmante, elle ne vous a pas quitté un instant. Tout ira bien, vous êtes fort, je commence par vous retirer le masque d’oxygène, calmez-vous je suis là, tout ira bien je vous assure », il regarde ces yeux bleus, il veut sourire, il respire sans le masque normalement, il lui sourit, elle jeune, je m’appelle Adèle je suis d’Amsterdam…



25 juillet 2013

La Vie

On regarde les anciennes photos, on cherche, on voudrait revivre ces moments que l’on croyait magiques. Une tranche de vie, dix ans, vingt ans, d’autres photos, d’autres paysages, d’autres émotions, des sourires, des rêves, on se souvient de ce que l’on avait oublié, des flashs de bonheurs, quinze ans!

On est là, entouré de boites pleines à craquer, de voyages, d’anniversaires, de diners, de champagnes et de cotillons. Des albums épais aux différentes couleurs où enfants et aïeuls se côtoient, éparpillés entre des feuilles transparentes, des cousins et des cousines, des tantes et des oncles, on se voit rarement, on est dispersé, parfois, pas très souvent, un faire-part d’une naissance ou d’un décès.

Un pc portable, des dossiers, des dates, des places, les photos sont plus belles, plus vivantes, plus nettes, pourtant ce sont encore des souvenirs, des joies, des larmes, des sourires, des rencontres et des déchirements.

On regarde, on ferme les boites, on range les albums pêle-mêle, les dossiers sur le pc dans la rubrique etc.

DELETE de la mémoire, on se redresse, nous sommes toutes ces périodes, nous sommes nous. D’autres moments, d’autres sourires, d’autres joies et larmes frappent à la porte, nous ouvrons….c’est la vie….


24 juillet 2013


                               Un ami Pour lequel j'ai ete sa muse le temps d'un souffle



Observez votre monde
Attardez-vous à la réflexion
Exprimez vos sentiments
Et vos sensations
Scrutez les nuances
Interprétez votre vision
De la réalité
Gravez sur le papier
Vos rêves et illusions
Entourez-vous d'images
De danses coloriées
Faites nous écouter
La musique 
De vos étranges mansardes
Branlantes et délaissées
De vos nudités issues
De cauchemars
De fantasmes
De quelque vieillard
Avide
De recommencer. 
Continuez donc...
Racontez
Photographiez
Souffrez et chantez
Cela est
Votre véritable bonheur. 

Levy Even
24 juillet 2013



14 juillet 2013



C’est quoi le Bonheur

Par un soir d’été sous un grand chêne, dans un café rustique d’un Parc, nous bavardions mon amie et moi tout en sirotant un café glacé.

Une brise légère faisait trembler les feuilles, une musique andalouse se propageait du café. Autour de nous toutes les tables étaient occupées, tout le monde bavardait silencieusement respectant l’immensité de la nature et les arbres centenaires qui nous protégeaient.

Mon amie me demanda « C’est quoi le Bonheur » peux-tu me le décrire ?
Je mis quelque instants à répondre puis : Le bonheur n’est pas une situation éternelle, cela sont des courts moments, des secondes, ou tout autour de nous s’efface et nous sommes là entièrement, quand toute l’existence se résume dans cette fraction de temps…

Ses joues s’inondèrent de larmes « peux-tu me donner un exemple » je la regardais et mon cœur se brisa pour elle, je compris que sa course vers le bonheur l’avait empêchée de vivre, ma main essuya ses larmes, je lui souris, lui caressais les cheveux, c’était sa vie, son destin je ne pouvais rien… et pourtant je lui expliquais, le bonheur est inexplicable et différent pour chacun, c’est un geste, une note de musique, la couleur d’une fleur, un sourire, le regard parfois d’un étranger, un certain coucher de soleil, la pluie qui efface nos larmes, un silence, c’est en nous, en la façon d’accepter le moment….

Une légère feuille vola et vint se poser sur ma main qui tenait sa main….je prie pour elle, pour ce moment qui est là et qui déjà fuit …..






8 juillet 2013

Presque Humain

Presque Humain

Le café Julie dans le quartier bohémien, je bavardais avec mon amie sirotant une bière fraîche, toutes les deux aimons cette rue étroite avec ses boutiques, ses galeries et ses trottoirs parsemés de tables à la clientèle cosmopolite.

Le soir venait à notre rencontre, des bougies se posaient sur les tables, une légère brise atténuait la chaleur.

Nous n’avions pas envie de bouger, une autre tournée de bière, nous échangions nos idées sur une certaine vue politique qui se propageait dans notre région.

Les vitrines s’illuminaient, chacune avec sa particularité, mon regard se posa sur la boutique en face de nous, le contrejour, les lumières, des reflets infinis sur la vitre, je regarde, je vois des miroitements qui se superposent, mon amie aussi regarde.

Nous arrêtons de parler, nous sommes englouties dans ce cosmos artificiel de reflets, et puis une apparition de spots éclairent deux mannequins d’une autre vitrine, le surnaturel nous fait frémir, ils sont Presque Humains, ils nous regardent à travers des dizaines de mondes différents, ils sourient presque…

Autour de nous le monde bavarde, bouge, se prépare pour le diner, les uns se lèvent, les autres arrivent, des groupes, des couples se forment et se séparent. Tous ces mouvements donnent la vie à ce monde imaginaire de reflets, nous avons l'impression que les mannequins, bougent, s’éloignent et s’approchent comme s'ils veulent se joindre à nous …

Nous nous regardons… la main dans la main nous traversons la rue vers la vitrine……..

Nous sommes presque Humaines, habillées de soie et de paillettes, tiens nos amies arrivent, la bouteille de champagne nous attend…..





2 juillet 2013

Couple

Couple

Il y a des thèmes qui reviennent plusieurs fois dans mes nouvelles, il se peut que je me répète, il se peut que j'ennuie mes lecteurs, il se peut que le déjà-vu déplait, mon Blog est mon miroir, je crois que ma vie se reflète en partie dans mes écrits.

Hier soir, avant de plonger dans mon sommeil, j'ai vu une photo devant mes yeux, une vieille photo, une photo virtuelle, pas une photo trouvée au marché aux puces ou dans un vieil album. 

Non une photo jaune, très vieille. Les rebords de la photo étaient abimés, déchirés, recourbés, pourtant l'image apparue était claire et vivante, comme si elle voulait que j'écoute son histoire malgré les craquelures du temps.

L'image d'un couple, pas une image traditionnelle, l'image d'un couple à mi-chemin de leur vie, lui, assis sur une chaise roulante en bois, les jambes coupées au-dessous des genoux, habillé d'un costume gris, le bas du pantalon flottant, une cravate, une chemise blanche, ses bras entourant la taille pas tellement fine de sa femme assise sur ses genoux. Elle, habillée d'une robe modèle fin du 19 siècle, ses cheveux relevés dans un chignon à la diable. Je crois que la photo a été prise par un membre de la famille car je sens dans l'atmosphère une nonchalance et un manque de perfection.

Mes yeux se ferment, le sommeil prend possession de moi, je lute, je veux savoir la raison de l'apparition de cette image. Sa survenue à un but, elle veut me raconter son histoire, je ne bouge pas de peur de la perdre, je l'écoute, elle me regarde et me raconte.

Je veux que tu changes notre passé, je veux que par la force de ta pensée notre histoire change, cette photo est un rêve, je veux qu'elle soit une réalité, je te prie, fais-le. Malgré tous mes soins il n'a pas survécu à l'amputation de ses jambes. Il avait 29 ans à sa mort et moi veuve a 27 ans. La guerre nous a surpris un an après notre mariage. Je voudrais que cela soit diffèrent, je désirerais qu'un de nos enfants soit celui qui a pris cette photo, notre fils l'artiste Jean, le cadet, les trois autres sont loin, chez eux avec leur famille Michel, Claude et Artémis (un drôle de nom, cela a été son choix je n'ai jamais compris la raison) Je voudrais avoir quatre fils avec lui, cette photo qui t'apparait doit être une vérité, fais le par la force de ta pensée…..

Je sombre dans le sommeil….un réveil tout brouillé de rêves, je trouve près de moi un cahier où les noms des enfants sont écrits, je me lève, je me brosse les dents, le premier café matinal, j'ouvre mon pc, mon premier mail, l'invitation d'une amie pour une soirée à l'auditorium, au programme les danses des couples dont l'un des partenaires est sur une chaise roulante…..avec photo d'un couple; elle assise sur ses genoux…

Un message, un rêve, un désir qui se réalise……. Un autre cercle



21 juin 2013


Déjà – Vu

 Sa journée au bureau avait été harassante, avant de rentrer chez lui, il flânait sur le grand boulevard; il voulait boire un drink avant de retrouver le calme et la solitude de son appartement.

L'air du soir le détendait, l'automne s'annonçait dans les couleurs des arbres et dans les vitrines de mode où les imperméables avaient remplacé les vêtements de plage.

Une bière bien fraiche chez Beny's  clôturera sa journée.

Il ne s'était pas rétabli depuis sa séparation d'avec Lia. Son corps était vide, son cœur gelé, son image le hantait et malgré son brusque départ sans explication et malgré tous ses caprices il la regrettait.

La bière bue doucement le réconforta, il se dirigea vers le parking pour récupérer sa voiture quand un claquement de talons le fit retourner, Lia, pas possible, elle lui ressemblait tellement, comme une sœur jumelle, un Déjà-Vu, un souvenir, il secoua la tête, pas possible, le même sentiment d'euphorie s'empara de lui comme quand il l'avait vue la première fois, la même magie….
   
Lia, la même chaleur qui envahit le corps, le même battement de cœur…..

Déjà-Vu, il pensa ébaucher un sourire, saluer, se présenter….mais…tout le reste, les bagarres, les réconciliations, les mensonges, les tromperies, les colères défilèrent devant ses yeux. Déjà-Vu, fera-t-il la même erreur….. Il pense… cette étrangère l'attire; lui fait bouillir son sang….un sourire…..

Déjà-Vu, combien de fois faisons-nous la même erreur, tombons dans le même piège…… Déjà-Vu……

Le Déjà-Vu n'est-t-il pas un signe d'avertissement….. Que pensez-vous….. Ou peut-être aimons-nous faire les mêmes erreurs, traverser les mêmes expériences, les mêmes souffrances.

La prochaine fois que le Déjà-Vu vous frappera, arrêtez-vous, respirez et ne vous laissez pas tenter; ou peut-être pourquoi pas. Souriez, tentez votre chance encore une fois…