6 février 2012

Le Carreau Brisé

Le Carreau Brisé



A la sortie du train il prenait toujours la même route pour rentrer chez lui, dix minutes de marche. Cette randonnée lui faisait oublier la morosité de son travail de comptable et le préparait à l’ennui de son couple.  Il se sentait trop las, trop fatigué pour changer quelquechose, la mélancolie était devenue son caractère.

En sortant du train, ce soir, comme chaque soir il tourna à gauche,  la route était barrée par des énormes véhicules des ponts et chaussées, la municipalité  élargissait l’avenue, il fit demi-tour et prit à gauche, le chemin serait plus long, il devrait traverser le quartier de son enfance, tête baissée  il marchait, son cerveau était vide il ne pensait à rien, le fracas d’un Carreau Brisé, il sortit de sa lassitude et regarda autour, un gamin tournait le coin de la rue en courant, il regarda l’immeuble,  un  Carreau Brisé au premier étage, pas de lumière, la fenêtre était dans l’obscurité, aucun bruit, comme si personne n’habitait là…

Portant il sentait une présence, il  s’approcha de l’immeuble, des morceaux de verre crispèrent sous ses souliers, il regarda la fenêtre, une légère ombre se faufila, un doux éclair illumina le trou du  Carreau Brisé, un chant s’échappa, un espoir fit frémir ses tripes…. Le silence… la nuit qui approche…

Il rentre chez lui, sur la table là, où il pose ses clefs, la note du vitrier...



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